Genie

De insignes du génie
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Présentation du génie

Le génie a été longtemps considéré comme un corps de technicien. Cependant au fur et à mesure de l’arrivée de technologies pouvant être utilisées dans un cadre militaire le génie a élargi son domaine de compétences en se chargeant de la mise en œuvre de ces innovations. Son action a rapidement été indissociable de l’appui direct aux combats, que ce soit en première ligne comme sur les arrières.

Certaines spécialités ont eu une durée de vie assez courte, liées à l’évolution plus ou moins rapide des technologies, d’autres ont perduré tout au long du 20ème siècle pendant les 2 guerres mondiales ou dans les conflits d’extrême orient ou d’AFN. C’est ainsi que la radiographie a donné naissance à un régiment spécialisé le 8ème RG qui a assumé cette mission jusqu’en 1942, date de naissance de l’arme des transmissions, alors que les missions relatives au développement, à l’entretien et à l’exploitation des voies ferrées militaires ont été attribuées au 5ème RG pendant tout le 20ème siècle. Les missions traditionnelles du génie restent regroupées sous 2 missions principales que sont l’appui à la mobilité (ouvrir ou rétablir les itinéraires) et la contre mobilité (gêner la progression ennemie par des destructions ou la mise en place d’obstacles). Cependant les missions annexes relatives à l’aménagement de l’environnement de combat vont rapidement lui échoir créant une mission générique d’organisation du terrain qui sera protéiforme. C’est ainsi que les domaines de l’électricité, de la construction de campagne, du camouflage, des projecteurs de campagne… seront des missions qui seront dévolue au génie au gré des besoins.

Les spécialités dans l'arme du génie

Les Sapeurs de Chemin de Fer :

Le 5ème génie a d’emblée été utilisé dans la 1ère GM autant pour assurer le transport des troupes que du matériel. Le général Joffre, ancien chef de corps du 5ème RG a prêté une attention particulière à cette capacité et dès 1914, aux 16 compagnies initiales mobilisées se sont rajoutées 22 compagnies mobilisées. Fin 1914 24 compagnies supplémentaires sont mises sur pieds. Les missions de ces compagnies comportaient outre le service du chemin de fer les opérations relatives aux ouvrages d’art, que ce soit pour leur destruction (retraite de la Marne) ou pour leur reconstruction (72 ouvrages reconstruits après la bataille de la Marne). Ce seront aussi 273 km de voie ferrées posées pour la bataille de la Somme et 450 pour celle de l’Aisne en 1917. A la sortie de la guerre le 5ème RG comportait 20 000 sapeurs auxquels s’ajoutaient 80 000 hommes effectuant les travaux non spécialisés (terrassement, manutention). Les chemins de fer militaires ont revêtu une importance cruciale dans les 2 guerres mondiales car ils permettent d’acheminer rapidement la logistique et les unités à travers tout le territoire, palliant ainsi une mécanisation des unités très faible. Les sapeurs de chemins de fer ont participé activement à la reconstruction des voies ferrées civiles après la 2ème GM ainsi qu'en Indochine et en Algérie. Après 1960 cette spécialité reste cantonnée au sein du 5ème RG et est progressivement abandonnée début 2000.

Les transmissions :

Les transmissions, arme spécialisée et scientifique est rattachée dès le début à l'arme du génie. Le 8ème RG sera le régiment qui sera spécialisé dans la mise en œuvre des communications, il terminera la première guerre avec un effectif de 55 000 hommes, montrant par là même l'importance vitale de cette spécialité. Ces sapeurs télégraphistes seront présents sur tous les territoires, au Levant, en Afrique du Nord ou en métropole. Hors métropole, les compagnies de transmissions seront intégrées au sein de bataillons ou régiments de génie. A la mobilisation, les centres mobilisateurs du génie mettront sur pieds des unités de transmissions rattachées directement aux grandes unités pour assurer les communications des états majors. L'armée d'armistice entérinera la scission avec le génie, l'arme des transmissions étant créée en 1942.

Les projecteurs de campagne

Des spécialités éphémères sont aussi créées comme les sections de projecteurs de campagne. Leur rôle est d’éclairer le champ de bataille pour prévenir les attaques ou de pallier les moyens de communication filaires en fournissant des moyens de transmissions optiques. 190 sections de projecteurs seront ainsi formées fin 1916.

Les armes spéciales

La dernière mission de circonstance confiée au génie de contact concerne la mise en œuvre des armes spéciales. Ces armes spéciales regroupent autant l’emploi des gaz, principalement durant la 1ère GM que l’emploi des lance flammes, apparus début 1915. Les unités mettant en œuvre les gaz seront baptisées unités Z et seront actives jusqu’en 1918. Les unités de lance flammes baptisées en 1915 « compagnie Schilt » du nom de leur concepteur resteront attachées à l’arme du génie, et seront utilisé autant durant les 2 conflits qu’en AFN. Après cette période, ils resteront en dotation jusqu’au début des années 2000, sans avoir une doctrine d’emploi établie.

L'approvisionnement en eau

L’approvisionnement en eau sera rapidement un problème principalement dans des zones ravagées par les combats. Dès 1915 dans la région d’Ypres une pénurie d’eau potable entraine le regroupement de puisatiers pour forer des puits à grande profondeur. Le 29 mai 1916 ces puisatiers sont regroupés en compagnies du génie du service des eaux qui s’occupent autant de réparer les dommages causés par les bombardements que de fournir l’alimentation et l’évacuation des eaux dans les bivouacs. Ces compagnies seront remises sur pieds lors de la mobilisation avec la création d’une compagnie par armée. En 1944, la 1ère armée française devra recréer cette capacité pour gagner une autonomie, l’ensemble des moyens étant alors fournis par les moyens américains qui disposent d’unités complètes. La 4ème Cie du 180ème BG aura cette capacité pendant toutes les campagnes d’Italie et de France. C'est une mission qui perdure au sein du génie. En effet, les zones d'intervention de l'armée française sont souvent situées dans des zones ne disposant pas des ressources d'approvisionnement nécessaires à la vie en campagne. Le génie doit fournir cet approvisionnement autant en eau potable qu'en eau sanitaire. Ces missions, un temps regroupées au sein du 2ème RG sont maintenant assurées par des compagnies spécialisées présentes dans tous les régiments du génie.

Les forestiers

Les besoins en matériaux des unités génie sont considérables et la ressource en bois est rapidement devenue stratégique. Ainsi en septembre 1915 est créé le service forestier des armées qui prélèvent dans des zones d’exploitation forestière proche des besoins le bois nécessaire. En 1916 chaque armée aura sa compagnie du génie d’exploitation forestière renforcées par des compagnies de bûcherons crées en janvier 1915 pour satisfaire aux besoins du camp retranché de Paris. Ces compagnies reprendront du service au cours de la mobilisation par la création de sapeurs forestiers. Ces compagnies auront pour mission d’exploiter les zones forestières au profit des armées alors des compagnies appuieront directement les unités dans les zones de combat, principalement pour les besoins de rétablissement d’itinéraires.

Les monteurs de baraque

La durée de la guerre oblige à revoir la théorie qui prévoyait l’établissement de bivouacs de campagnes temporaires. La guerre de tranchée impose des relèves fréquentes et une stabilité des zones des étapes. Le besoin en cantonnement est alors important et il est nécessaire de monter des baraques pour 70 000 hommes. Le montage de ces baraques Adrian (30m par 6m) est confié à des spécialistes qui sont ensuite regroupés fin mai 1916 en compagnie de monteurs de baraque. Ces compagnies seront renforcées car le besoin montera rapidement à 30 000 baraques fin 1917 pour héberger bureaux, locaux de santé… On retrouvera ces unités de monteurs lors de la mobilisation de 1939. Cette spécialisation disparaitra par la suite, en 1944 ce seront les régiments de génie de CA qui assureront cette mission, comme à La Courtine pour assurer la création de camp d’enrôlement pour les FFI.

L'aménagement du terrain

L'organisation du terrain

En dehors de l’appui direct au combat, les unités du génie deviendront rapidement un élément majeur pour l’organisation de la zone arrière. Cette zone arrière, baptisée zone des Etapes durant la première guerre, nécessite une main d’œuvre importante ainsi que des moyens mécaniques pour optimiser son fonctionnement. Cette zone arrière met en œuvre toute la logistique lourde, nécessitant des moyens de communications routiers et ferrés performants ainsi qu’une infrastructure permettant l’organisation de ces flux. Lors de la première guerre mondiale, des « compagnie spécialisées du génie des étapes » seront créées pour assurer ces travaux et des 15 compagnies de cantonniers seront même créées et dédiée entièrement à la réfection des routes. Lors de la mobilisation de 1940, ces compagnies de cantonniers reverront le jour à raison d’une compagnie par armée. Pendant la seconde guerre mondiale, le dispositif des zones arrière sera plus important au vu des besoins énormes engendrés par les élongations des offensives qui partent de la Normandie ou de la Provence jusqu’en Allemagne. Les travaux de la zone arrière seront gérés par des chefferies du génie qui auront la capacité de contractualiser avec des entreprises civiles pour renforcer ou remplacer des capacités militaires et par la mise en place d’unités entièrement dédiées aux travaux en zone arrière, comme le 180ème BG, le 211 BPL. Cette mission est toujours dévolue au génie qui dispose de moyens de travaux lourds de travaux publics pour remette en état des infrastructures de communication ou pour créer des dispositifs de déploiement des unités ou de la logistique. Cette mission sera particulièrement importante en Indochine,où les infrastructures sont soumises au éléments climatiques et aux destructions continues. Les régiments de génie de l'air, même s'ils sont spécialisés dans la remise en état des zones aéroportuaires, sont employés régulièrement dans des travaux de type travaux publics car ils disposent de moyens lourds et performants.

La protection des troupes

La protection des troupes rentre dans les opérations d’aménagement du terrain, mais les besoins s’avérant tellement énormes avec le début de la guerre de tranchée en 1915 que les régiments d’infanterie créent leurs compagnies de pionniers qui utilisent une partie des techniques du génie. Les compagnies auxiliaires du génie sont aussi créées pour fournir une main d’œuvre peu qualifiée mais destinée à renforcer la capacité de production. On retrouvera ces dispositions avant et pendant la seconde guerre mondiale. Les travaux de construction de la ligne Maginot et des ouvrages défensifs demeurant énormes, le recours à de la main d’œuvre peu qualifiée (Main d’œuvre Indigène, Compagnies de travailleurs étrangers ...) est largement développée. De même lors de la campagne d’Italie et la campagne de France, les travaux de reconstruction étant importants, les troupes du génie se voient renforcer dans leurs missions par des unités des BPNA, les bataillons de pionniers nord africains.

La spécialisation du génie dans l’organisation du terrain en matière défensive naitra en 1916 avec l’arrivée de moyens mécaniques permettant le creusement de tranchées mis au point par Mascart et Dessoliers. Les compagnies exploitant ces matériels seront dénommées « compagnies du génie MD ». 7 bataillons du génie MD seront alors créés. Pour compléter ces travaux et les durcir, le besoin en « bétonnage » est de plus en plus important. Les compagnies de « cimentier » apparaissent alors, renforcées par des « auxiliaires ». Cette capacité de construction en « dur » sera reprise dans l’entre deux guerres avec l’emploi sans doute exagéré des sapeurs (au détriment des missions d’appui au combat) dans la construction de la ligne Maginot. Les sapeurs utilisés en main d’œuvre militaire renforceront et édifieront casemates et blockhaus. Cette capacité à construire des ouvrages en dur perdurera au sein des unités génie et sera largement utilisée dans le conflit indochinois pour la construction de points d’appui ou d’infrastructures pérennes. Dans les années 1990- 2000 des unités génie seront spécialisées dans ces travaux et prendront l’appellation « d’aide au déploiement ». Des compagnies d’aide au déploiement seront créées dans les régiments et le 2ème RG prendra aussi l’appellation de régiment du génie d’aide au déploiement. Dans ce contexte de protection des troupes, les premières unités de camouflage apparaitront à l’été 1915 pour contrer le développement des unités de reconnaissance aériennes. Ces unités existeront autant pendant la première que la deuxième guerre mondiale. En effet, la fragilité des moyens de franchissement fluviaux et des dépôts en fait une cible de choix pour l’aviation ennemie qui doit impérativement être protégés des vues. Une section de camouflage est ainsi présente au 180ème BG lors de la campagne d’Italie et de la campagne de France. Après guerre, cette spécialisation ne rentre plus dans les missions du génie.

L'appui à la mobilité

Les compagnies de franchissement

Les compagnies de sapeurs mariniers seront les précurseurs des compagnies de franchissement qui existent encore aujourd’hui et qui ont pris part à tous les combats majeurs. En effet, le passage des cours d’eau représente toujours un exercice périlleux autant par l’importance des moyens à mettre en œuvre que par leur faible protection. Ce seront 7 compagnies de sapeurs navigateurs qui auront été mis sur pieds fin 1918 afin de soulager les transports par voie ferrée. Lors du débarquement de Provence un enjeu majeur sera de rétablir la circulation fluviale afin d’ouvrir des routes logistiques supplémentaires. Par contre, ce ne seront plus les sapeurs qui assureront l’exploitation de ces moyens maritimes. Une exception perdurera lors de la guerre d’Indochine. La difficulté d’assurer une liberté de mouvement sur les routes et la prédominance du milieu aquatique amèneront la création d’une unité spécialisée dans le transport fluvial, la 39ème compagnie d’engins fluviaux du génie. Le rétablissement des ponts est un souci majeur du commandement. En effet les destructions des ouvrages d’art sont nombreuses que ce soit dans une guerre de mouvement ou dans une guerre statique. Les ponts peuvent être provisoires pour permettre le passage rapide des troupes de combat ou pérennes à partir du moment où l’importance logistique est avérée. Ces ponts légers peuvent être flottants et seront beaucoup utilisés pendant la seconde guerre mondiale, principalement avec du matériel américain ou lourds. Quand la construction d’un pont est entreprise, la ligne de front est suffisamment éloignée pour permettre la mise en place d’un chantier de construction. Pendant la première guerre mondiale, il n’y avait pas de ponts métalliques en stock et ce seront les stocks des arsenaux de la marine qui serviront de source d’approvisionnement. Cinq unités du génie portant le nom « d’équipes du génie maritime » seront créées et transformées en aout 1916 en « compagnies du génie maritime ». Cette capacité sera remise en fonction à la mobilisation de 39 avec la création des 9 compagnies de ponts lourds (1 par armée) tandis que les bataillons de sapeurs mineurs disposaient de moyens autonomes avec une compagnie d’équipage de ponts. Lors de la campagne d’Italie et de France, le rétablissement de ponts détruits sera une mission constante du génie, avec une capacité de rétablissement sommaire au contact (bataillon de génie endivisionné) et des moyens lourds en arrière regroupés dans les régiments d’appui (151ème et 152ème RG) ou dans des bataillons spécialisés (211ème bataillon de ponts lourds ou 215 bataillon autonome du génie). En Indochine le problème de franchissement des voies d’eau sera constant, les ponts reconstruits étant systématiquement détruits par la guérilla Viet Minh. Toutes les opérations devront prendre en compte un appui génie correctement dimensionné en capacité de franchissement pour avoir une chance de réussir. La guerre froide donnera un poids important aux capacités de franchissement car le théâtre européen est riche en coupure humide et la capacité de manœuvre dépend fortement de cette capacité de franchissement. Un régiment sera même entièrement dédié à la mission de franchissement du Rhin (le 1er RG).

Le déminage

Les troupes, lorsqu'elles progressent sur un terrain qui a été pris à l'ennemi, rencontrent des obstacles destinés à ralentir leur progression. Ces obstacles, créés par le génie adverse, sont toujours considérés comme étant minés ou piégés. C'est au cours de la seconde guerre mondiale que se développera l'usage intensif de mines antichar et antipersonnel. Utilisées à grande échelle pour protéger des zones étendues ou pour valoriser des zones de défense, elles constitueront une menace permanente pour les troupes. Le déminage ne sera pas l'apanage exclusif des sapeurs. En effet, devant l'ampleur des zones minées et le besoin d'avancer sans se laisser ralentir, toutes les unités de combat seront instruites au déminage. Ce sera une des missions du CIG1 (le centre d'instruction du génie) en Italie et dans la campagne de France. Cependant, ces opérations de déminage seront rapidement confiées à la seule arme du génie du fait de la spécialisation requise et du matériel nécessaire. Après guerre, le déminage de combat ou la dépollution du terrain seront des missions dévolues aux seules unités du génie. Elles seront engagées dans cette mission en Indochine et plus récemment sur tous les théâtres d'opérations sur lesquels les troupes françaises devront intervenir. La complexité croissante des mines et des dispositifs explosifs de circonstance imposeront une spécialisation de plus en plus accrue des ces sapeurs et la définition de spécialités nouvelles, les EOD (explosive ordnance disposal). Toutes les unités de sapeurs de combat sont aptes à mener des opérations de déminage.

L'appui à la contre mobilité

Cette mission consiste à empêcher au maximum la progression des troupes ennemies. Cette mission sera particulièrement intense dans la campagne de 1940. En effet, l'ensemble des ouvrages d'art, principalement les ponts, sont piégés et détruits quand les troupes allemandes arrivent.

La destruction des infrastructures stratégiques (usines électriques, mines de charbon..) rentre dans cette mission attribuée au génie et des unités spécialisées seront ainsi crées, principalement avec du personnel civil, réquisitionné pour cette mission.

Cette mission a été une des missions principales des sapeurs lors de la guerre froide. La mission étant alors de freiner au maximum l'avancée des troupes de l'est en attendant l'arrivée des troupes de l'ouest. Cependant à la fin de la guerre froide, cette mission tombe en désuétude, le contexte stratégique ne privilégient pas une attaque sur le territoire national.

Les opérations de minage rentrent dans cette catégorie. Ces opérations seront principalement opérées en Indochine et en AFN. En effet les emprises des troupes françaises se trouvent sur un territoire hostile, et la défense doit être valorisée par des mines pour contrer les attaques par surprise ou par un ennemi supérieur en nombre. En Indochine, la création des bases dans les zones hostiles imposera un usage intensif de ces mines pour protéger les points d'appui ou les enceintes. Devant l'ampleur des travaux les troupes d'infanterie poseront aussi ces mines. Cependant l'usage de dispositifs plus sensibles sera réservé aux sapeurs. En AFN, l'usage des mines sera particulièrement intensif sur la ligne électrifiée qui empêchait le passage de l'Algérie vers la Tunisie.

Suite aux accords d'Ottawa, la France n'emploie plus de mines antipersonnel et la mission de minage même si elle reste dans le panel des missions attribuées au génie reste anecdotique.




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