Le génie à la mobilisation

De insignes du génie
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Les unités mobilisées

A la mobilisation les régiments du génie sont tous dissous pour donner naissance aux Centre de Mobilisation du Génie dont le rôle est de créer toutes les unités génie destinées à appuyer les unités mobilisées. La création se fera grâce à l'incorporation des mobilisés. En fonction du taux de mobilisés/actifs les régiments seront classés en 3 niveaux opérationnels, justifiant leur capacité d'engagement sur le front ou sur les arrières en qualité de réserve générale.

Il existe deux grands types d'unité:

  • les unités du génie organique: ces unités sont attachées directement à une grande unité (type division, corps d'armée ou armée) regroupant différentes unités de combat. Ces unités génie sont aux ordres directs du commandement du génie de cette grande unité
  • les unités de réserve générale: ces unités ne sont pas affectées directement à une grande unité mais sont employés sur les arrières ( de par leurs spécialités) ou sont gardés en réserve et détachées auprès des grandes unités en fonction de la manœuvre et des besoins de renforcement (cas des moyens spécialisés en nombre restreint). Ces unités sont réparties en 2 groupes:
1er groupe: bataillons du génie, cantonniers, électromécaniciens, forestiers, service des eaux, électriciens de campagne...
2ème groupe: les moyens de franchissement: pontonniers, cies de franchissement, de ponts lourds et de navigation


Les unités de génie organique

Les bataillons du génie ainsi constitués sont rattachés à tous les niveaux de l'organisation des armées de façon à fournir un appui direct aux unités de combat (le génie de division ou de corps d'armée) ou un appui spécialisé au niveau de l'armée. Il y aura ainsi:

- un bataillons de génie divisionnaires en appui de chaque division

- un bataillon de génie en appui par corps d'armée

- des bataillons spécialisés en appui par armée. Ceux ci sont spécialisés comme suit:

  • un bataillon de sapeur mineur
  • un parc de génie d'armée
  • des compagnies auxiliaires du génie
  • un bataillon de sapeur routier
  • une compagnie d'électromécaniciens
  • un bataillon de sapeurs télégraphistes
  • une section de Sapeurs Télégraphistes Auxiliaires de Constructions,
  • une section de Sapeurs Télégraphistes Auxiliaires d’Exploitation
  • une compagnie radio, une compagnie radiogonio,
  • une section technique de télégraphie et une section d'ouvriers de lignes télégraphiques

Une réorganisation début 40 supprime l'échelon bataillonnaire dans la majorité des unités (sauf les bataillons de génie des divisions d'infanterie), laissant les compagnies autonomes. Dans les faits l'état major de ces bataillons étant sous dimensionné il n'apportait aucune plus value, les compagnies étant déjà autonomes.

L'offensive allemande du 10 mai 1940 déclenche la mise en œuvre du plan Dyle qui prévoit une avancée des troupes françaises en Belgique pour s'opposer à l'avancée allemande. Les meilleures troupes du corps de bataille français sont engagées dans cette phase qui n'est en fait qu'un leurre, l'offensive majeure se déroulant dans les Ardennes. La résistance française est sous dimensionnée dans cette région la IX armée est détruite et la percée allemande s'effectue à Sedan. Il s'en suivra une manœuvre d'encerclement de la 1ère et 2ème armée qui se terminera avec le rembarquement des troupes britanniques à Calais. Certaines troupes françaises, rembarquées à Calais rejoindront le territoire pour être réengagées jusqu'à l'armistice.

Les unités de génie de sapeurs mineurs

Ces bataillons sont constitués sur un modèle identique avec les compagnies spécialisées suivantes:

  • Sapeurs Mineurs : 1 – 2 – 3
  • Equipages de Ponts : numérotée 16
  • Parc : numérotée 21
  • Télégraphiste : numérotée 81
  • Radio-Télégraphistes : numérotée 82
  • Colombophile : numérotée 83
  • Mixte (Radio et Télégraphiste) : numérotée 84

Les bataillons du génie d'armée comportent 1 petit état-major et 3 compagnies de sapeurs-mineurs,

Les bataillons du génie de corps d'armée comportent 1 EM, 2 compagnies de sapeurs-mineurs, 1 compagnie d'équipage de ponts et 1 compagnie de parc du génie de corps d'armée

Les bataillons du génie de DI, avant leur dissolution, comportent 1 EM et 2 compagnies de sapeurs-mineurs, .

les bataillons

les compagnies autonomes


Les unités de génie de forteresse

La construction de la ligne Maginot débute en Aout 1928 dans les Alpes-Maritimes. La frontière allemande est fortifiée à partir de 1929 et l'effort s’accentue avec l’arrivée des crédits, que le ministre de l’époque, André Maginot , fait voter le 14 janvier 1930.

Ce sera la CORF, la Commission d'Organisation des régions fortifiées, qui dirigera la première phase de réalisation jusqu'en 1935. Cette même année, les crédits dédiés à la construction connaissent une réduction drastique ce qui amène un recours important à la Main d’œuvre Militaire (MOM) pour construire les ouvrages à la place des entreprises civiles.

A la déclaration de la guerre, les travaux vont continuer sous la coupe de la Commission d'évaluation des zones fortifiées (CEZF) récemment créée. Elle emploie de nombreux éléments mobilisés pour réaliser les travaux ainsi que les Compagnies de travailleurs étrangers (CTE).

Avec la mise en chantier d’un système faisant largement appel à des techniques de pointe, le ministère de la guerre procède renforcement de l’arme du Génie qui se doit de former les spécialistes qui seront chargés de l’exploitation et de l’entretien de la forteresse et de ses équipements techniques.

On assiste dés les années 20 à la mise sur pied de nombreux régiments du Génie . A partir de 1933, ces régiments se voient dotés de bataillons ou de compagnies de région fortifiée regroupant les spécialistes dédiés à la fortification (sapeurs-mineurs, sapeurs électromécaniciens, sapeurs radio, sapeurs télégraphistes, sapeurs du chemin de fer, sapeurs téléphéristes…) qui prennent en charge une portion de la ligne défensive selon sa spécialité

A la mobilisation, les régiments du Génie sont dissous et deviennent des Dépôts de Guerre du Génie. Le numéro de ces dépôts est celui du régiment. A ces dépôts sont associés des Centres Mobilisateurs du Génie (CMG) chargés de la mise sur pied de guerre des unités affectées à la fortification et à la répartition des différentes compagnies dans les Bataillons du Génie de Forteresse rattachés aux grandes unités en place (Secteurs Fortifiés/Corps d'Armée de Forteresse, Région Fortifiées).

La restructuration de début 40 verra la transformation des secteurs fortifiés en unités de forteresse. Les bataillons de génie de forteresse verront ainsi le jour.

La Commission d'Etude des Zones fortifiées

La CEZF (Commission d'Etude des Zones Fortifiées) est créée en 6 Septembre 1939 par le Gal GAMELIN (note GQG-EM/058-3/FT), avec la mission de superviser les travaux d'organisation complémentaires de la position fortifiée face à divers fronts neutres, ou anciennement neutres - Pyrénées exclues - et pour donner de la profondeur au front fortifié. Elle complétera le dispositif en place derrière la première ligne.

Le génie des secteurs fortifiés

Sur l'ensemble des secteurs fortifiés, seuls 3 secteurs fortifiés ont eu un insigne spécifique pour caractériser leurs unités génie. Le rôle de ce génie de secteur fortifié ne semble pas clair. Il semblerait que ce soit une organisation chargée de coordonner la construction des ouvrages comme d'assurer l'entretien et le fonctionnement des ouvrages tant que les unités n'étaient pas en place. Leur mission aurait pu se terminer lors de la création des bataillons de génie de forteresse, chargés d'assurer le commandement de l'ensemble des unités de génie du secteur fortifié. La main d'œuvre militaire regroupait les unités mises à disposition du génie pour créer les obstacles légers en complément de ceux effectués par la CORF.


Les bataillons de secteurs fortifiés

Les Régiments du Génie formés avant guerre seront dissous à la mobilisation pour former des Dépots de Guerre qui donneront naissance aux Centre Mobilisateurs du Génie (CMG) mettant sur pieds des unités génie dont certaines seront affectées à la fortification. Les unités spécialisées seront dés lors scindées en bataillons affectés à des secteurs définis. Les bataillons de secteurs forifiés regroupent les unités génie affectés au secteur.


Les éléments organiques d'armée

Chaque armée dispose d'unités spécifiques qui lui sont rattachées directement et qui lui permettent de disposer d'une autonomie de manœuvre dans les domaines considérés

Bataillons télégraphiques d'armée

A la mobilisation, chacune des huit armées (une à huit) mise en place reçoit un bataillon du 801 au 808. Ces bataillons auront la rude tache de maintenir des communications dans des infrastructures bombardées et avec des PC qui feront mouvement continuellement pour échapper à l'avancée allemande. Or ces communications seront essentielles pour les PC d'armée autant vers les Groupes d'armée que vers les Corps d'armée


Parc de génie d'armée

Le Parc de Génie d'Armée est un organe de renforcement et ravitaillement comprenant sur camions automobiles des ateliers, outillages, matériels routiers, explosifs…

la compagnie de Parc outre la section de commandement s'articule en 3 sections

- la 1ère section rassemble centrale électrique, scierie mobile d'armée, camions-atelier, outillage de chantier terrassement, matériel de battage, engins mécaniques...

- la 2ème section réserve en explosifs et pour les travaux de défense, matériel de camouflage…

- la 3ème section échelon de ravitaillement avec des lots d'outillage et de remplacement

Cette compagnie de parc est renforcée également de 2 compagnies auxiliaires pour chaque parc.

Les Parc du Génie et leurs Compagnies portent le numéro de l’Armée + 250

Compagnies de service des eaux

Création de 8 compagnies de service des eaux en métropole et de 3 en AFN. Ces compagnies de réserve générale sont affectées aux armées et ont pour mission La reconnaissance des ressources en eau, la purification de l’eau et son transport.

Elles sont chargée de mettre en place des points source où l'eau est purifiée et de leur distribution dans les points de distribution au profit des unités.


Elles prennent la dénomination 382/x en fonction de l'armée d'appartenance.

Unités de réserve générale

Ces unités sont données en renforcement en fonction des besoins ou œuvrent sur l'arrière du front afin de faciliter les mouvements et le stationnement des unités.

Bataillon de sapeurs routiers

Ces bataillons de cantonniers prendront l'appellation de bataillons de Sapeurs Routiers à compter du 1er mai 1940. Ils sont chargés de l'entretien ou de la réfection des axes logistiques indispensables à la manœuvre.


Compagnies de Ponts Lourds

Le 2ème bataillon du 7ème RG fort de 2 compagnies permanentes en temps de paix (la 5 et la 6) a pour mission de mettre sur pieds 17 compagnies de ponts lourds en temps de guerre. Ces compagnies prendront l'appellation 326/numéro de cie, mais le niveau bataillonnaire n'a jamais existé. En effet, ces compagnies sont directement aux ordres du commandement génie de la grande unité (armée ou corps d'armée) à laquelle elles sont détachées.

Une compagnie est composée d'une section d'état major et de 4 sections de 55 sapeurs. Ces unités étaient mécanisées, transportant tout le matériel nécessaire à la construction de ponts de circonstance flottants ou fixes, en bois ou métalliques (appareils de levage, treuils, palans, éclairage de chantier, scaphandre, bateau mèle 1901 avec quille rétractable et moteur 12cv...).

Ces unités pouvaient être renforcées de pontonniers ou de sapeurs mineurs et elles mêmes pouvaient aussi être employées en organisation du terrain ou dans l'exploitation des ponts de bateaux si le besoin s'en faisait sentir. Dans une manœuvre défensive, ces unités étaient chargées de la destruction des ouvrages d'art.

Les électromécaniciens

Spécialité dépendant du génie, les unités d'électromécaniciens sont mises sur pieds à la mobilisation pour travailler principalement au profit de la ligne Maginot, mais aussi pour appuyer les états majors afin de pouvoir leur fournir les moyens de travailler. Les compagnies d’électromécaniciens sont constituées de personnels d'active ou mobilisés, alors que les sections d’électromécaniciens sont issues du personnel en poste dans les grandes entreprises et ont comme mission d'assurer la pérennité du fonctionnement des centrales dans cette période sensible.

Les sapeurs forestiers

Les groupes forestiers sont mis sur pieds par le service des eaux et forêts. Ils sont composés de 200 à 270 hommes avec un renfort de mobilisés appartenant au génie. Leur mission est d'exploiter les forêts en vue de l'approvisionnement des besoins de l'armée et de l'économie. Ces groupes sont surtout stationnés dans l'intérieur du territoire par opposition au compagnies de sapeurs forestiers qui sont mis à disposition des armées pour œuvrer sur le front.

Compagnies de sapeurs de chemins de fer

A la mobilisation, les bataillons de saperus de chemins de fer sont créés à partir des 5ème et 15ème RG. Ces bataillons sont constitués principalement de compagnies de construction, de compagnies de levers et de compagnie d'exploitation. Des commissions régulatrices assurent la régulation des trains dans les régions qui leur sont attribuées. La dissolution de l'échelon bataillonnaire rend ces compagnies autonomes en octobre 1939.

Ces unités construisent des voies et des gares afin d'organiser les mouvements par voie ferrée des hommes et des matériels. Après l'offensive de mai 40, ces unités réaliseront de nombreuses destructions infrastructure.


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